ORIGINE

Avant d’être le berceau de l’hydravion, Argenteuil accueillit en Décembre 1871 Claude Monet qui a peint le décor de ce qui fut la base des hydravions Donnet Lévêque en 1912. En 1990, Monsieur Mondargent, alors maire de la ville d’Argenteuil, a engagé une politique de rapatriement, de reconstruction et de protection du patrimoine industriel de la ville. Connaissant quelques élus du Comité d’Entreprise Dassault, il leur suggéra de créer parmi les retraités Dassault un groupe capable de reconstruire un hydravion. C'est M MEDICIS, dessinateur chez LEDUC, secondé par M. BOUSSEZ et BAUDEMER de l'Amicale SNECMA de Villaroche, qui ont rapporté ce moteur conservé dans une caisse et entreposé dans une grange près de Castelnaudary.

Robert MONTDARGENT

MOTEUR LE RHÔNE Type C 80 CV

 

A la mi-1912, la société Donnet-Lévêque s’implante à Argenteuil sur les quais de Seine, pour lancer la fabrication de trois modèles (selon leurs dimensions et leur motorisation) d’hydravions à coque. La direction technique est assurée par le très célèbre (à l’époque !) André Beaumont, pseudonyme du lieutenant de vaisseau Jean Conneau, l’inventeur de ce concept de fuselage-coque étant le Creusois François Denhaut. Le prototype de ce “poisson volant” (alors amphibie car également doté de roues) effectua ses essais sur le terrain de Port-Aviation, avec un premier vol réussi le 13 avril 1912.

Le Donnet-Lévêque en quelques mots

Envergure
10,35 m
Longueur
8,40 m
Hauteur
2,60 m
Surface alaire
28,00 m²
Poids au décollage
650 kg
Vitesse maximale
110 km/h
Equipage
1 pilote et 1 observateur

Mr François DENHAUT

Modèle 80 ch. retenu pour la construction de la réplique par les Rétro-Planes d'Argenteuil (Dessin Hubert Bourduche)

Les RECHERCHES

Elles ont débuté en 1992, il n’existe aucun plan de cet appareil sauf ce plan 3 vues.

Des regroupements minutieux ont été nécessaires à partir de photos et mesures faites sur des originaux contemporains.

La reconstitution s'appuie de façon rigoureuse sur la technologie de construction relevée sur les Donnet-Lévêque produits peu après et visibles aux musées du Bourget et de Linköping en Suède. Seul le profil d'aile a été amélioré.
Le Donnet-Lévêque de 1912, Avion terrestre et Marin, était prévu avec un atterrisseur fixe au début et relevable par la suite. Après quelques incidents celui-ci a rapidement disparu.

La réplique prévue disposera d'un train d'atterrissage démontable.

Cette reconstitution contribuera à rétablir la mémoire de F. DENHAUT, créateur du premier hydravion à fuselage-coque.

Le modèle retenu sera le Donnet-Lévêque 80 Ch équipé d'ailerons et vainqueur en 1912 de la coupe du Roi des Belges.

SOUFFLERIE

Peu banal : 90 ans après son premier vol , un hydravion enfin éprouvé en soufflerie

A cette époque charnière des connaissances aérodynamiques, le premier hydravion à coque de DENHAUT ainsi que les DONNET-LEVEQUE qui suivirent relevaient encore de la méthode "on construit et on essaie pour voir".

Bien que ces appareils aient fixé "la ligne classique" qui sera suivie ultérieurement, ils comportaient encore des profils concaves, sources d'instabilité.

Les "coucous" présentés actuellement dans les meetings aériens ont vécu une histoire bien suivie, leurs défauts sont connus. Pour un DONNET-LEVEQUE, il y a près d'un siècle d'absence de référence. Pour les RETRO-PLANES d'Argenteuil, l'association qui a entrepris la reconstitution de cet ancêtre pour le faire voler, il n'est pas question de s'en rapporter au hasard, ils considèrent qu'un essai en soufflerie est nécessaire.

Les mesures enregistrées ont amené une certaine surprise : l'instabilité est assez réduite, l'effet bi-plan est surtout "la grande pelle à tarte" en guise d'empennage explique cela.

Alain Bugeau, aérodynamicien passionné d'aviation de sport qui suit le projet, pour se reposer de l'hypersonique, considère que l'amélioration de réglage et la définition de bons centrages procureront un pilotage plus confortable. Sans perdre de vue que l'on est contraint par l'architecture définie pour la réplique.